"J'admets que le Camp est terriblement difficile à définir. Il faut le méditer et le ressentir intuitivement, comme le Tao de Lao-Tseu. Quand vous y serez parvenu, vous aurez envie d'employer ce mot chaque fois que vous discuterez d'esthétique ou de philosophie, ou de presque tout. Je n'arrive pas à comprendre comment les critiques réussissent à s'en passer."


Christopher ISHERWOOD, The World in the Evening

"Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour intégrer la sphère comportementale."

Peter FRENCH, Beauty is the Beast



vendredi 28 mai 2010

CHI-CA ! CHI-CA ! CHIC ! AÏE ! AÏE ! AÏE !


LA MUSIQUE ADOUCIT LES MŒURS #4

par Valentine Deluxe


Bon : c’est la Fête des Mères (ou presque), ok...
Le moment est mal choisi pour cracher à tout-va son fiel hautement venimeux sur la très noble, très sainte et très respectable institution familiale, c'est entendu !
Mais vous avouerez que pour certaines figures, du genre « very very borderline », il est assez difficile de continuer, comme si de rien n’était, à brosser une hagiographie dans des tons pastel et guimauve façon Saint-Sulpice, en refusant de regarder une vérité des plus nauséabondes dans le blanc des yeux.
Ne nous voilons pas la face plus longtemps : il y a des cas désespérés !


Un exemple de cas vraiment désespéré...

Prenez Mme Lashe par exemple... Lilah Lashe...
Toute môman qu’elle soit, faut reconnaître qu’elle cumule...
Tout d’abord, hormis le fait qu’elle soit affublée d’un patronyme de strip-teaseuse pour baraque foraine, elle a quand même de drôles de fréquentations.
En guise de meilleure amie et confidente, elle n'a rien dégoté de mieux qu’une vieille pochtronne dont la principale occupation consiste à fumer des cigares de contrebande à la chaîne en sifflant force bouteilles de gin, et en tentant désespérément de s’accrocher aux derniers lambeaux d’une dignité déjà passablement écornée.




S'il n’y avait encore que ça !... Mais non, y a le fiston !...
Passe encore qu’Olaf (oui... déjà, bravo pour le prénom !...) soit à peine plus grand que Dustin HOFFMAN, qu’il ait une trogne mafflue et passablement patibulaire ; ça, ma foi, ça n’empêche pas les sentiments... Mais faut reconnaître qu’il a de drôles de manies, ce gamin !
Quand d’autres se contenteraient d’aller faire leurs petits tiercés le dimanche midi avec les copains, en buvant une bière au zinc du bistrot local, Olaf, lui, préfère passer le temps à enlever de jeunes donzelles passablement cruches, qu’il appâte dans la rue grâce à un caniche mécanique (si si !... je vous assure que vous avez bien lu !!!...)
Une fois les petites dindes ramenées au bercail, il les drogue et les cache dans le grenier lugubre du domicile maternel -- une pension de famille qui ferait passer le motel Bates pour la petite maison dans la prairie.
Là, il les abandonne, contre monnaie sonnante et trébuchante, aux bons plaisirs (forcément déviants) d’une bande de pervers patentés qui hantent les parages.


The Sinful Dwarf (Vidal RASKI, 1973)
(Le film dont vous allez voir un extrait...)

Vous en voulez encore ?... Ça tombe bien, c’est pas fini !!!
Last but not least, notre chère Lilah ajoute à ce palmarès déjà fleuri une incoercible propension à se prendre pour Carmen MIRANDA à chaque fois qu’approche la crise de delirium tremens.
Et ça se trémousse hystériquement, une corbeille de fruits en guise de couvre-chef, le tout sur des rythmes chaloupés martelés par le dévoué rejeton sur le vieux piano désaccordé qui trône au milieu du salon, et dont les fausses notes sont au diapason de la tessiture mi-casserole/mi-fausset de notre « genitrix horribilis » du jour.



Z’avouerez que c’est pas mal comme tableau de famille, non ???
Vous êtes prêts à tenir le choc ?... Allez, on envoie la pièce à conviction !...




1 commentaire:

  1. Le scénario est inspiré de "Sanctuaire" de Faulkner, non ?

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